Agriculture locale, collaborative, biologique et circuits courts : tout un programme !

Rien de grand n’a jamais été accompli sans enthousiasme
Emerson

Un extrait du Pistarel (revue de la commune de Montbrun Lauragais) pour mieux faire connaissance avec nous

 

Pouvez-vous vous présenter ? Votre histoire ?

Frédéric : Nous sommes tous les deux natifs du midi Toulousain. J’ai 43 ans et suis originaire d’Issus où je suis né, puis ma famille a déménagé à Saubens près de Muret. Je suis fils d’agriculteur et mon rêve a toujours été de le devenir à mon tour. C’est notre projet : reprendre l’exploitation familiale de Montbrun en la faisant évoluer vers une nouvelle agriculture qui, paradoxalement, a pour but essentiel de revenir aux pratiques ancestrales en adoptant les outils modernes de l’agriculture.

Stéphanie : Je suis née et j’ai grandi à Roquettes, près de Pinsaguel.
Nous sommes mariés avec cinq enfants, cinq adorables filles âgées entre 2 et 17 ans.

Ce projet est un challenge !!! Il doit nous permettre de vivre sur une exploitation de taille modeste, ce qui, avouons-le, n’est pas forcément des plus classiques dans le Lauragais. Pour cela, nous nous efforcerons de lui donner un caractère durable et viable, en essayant de sortir des sentiers (déjà) battus.

Vous avez choisi de vous installer en agriculture bio et de transformer des produits à la ferme.
Quel est votre parcours ? Pourquoi ce choix?
Ce qui nous a amené à esquisser le projet d’une installation, c’est précisément ce que nous avons vécu tout au long de nos expériences, personnelles et professionnelles. Même s’il est vrai que nous sommes encore jeunes, nous avons eu la chance, au travers de nos cursus d’étudiants et par nos emplois, de pouvoir voyager, aussi bien en France qu’à l’étranger. Nos métiers respectifs nous permettent également de pouvoir côtoyer des personnes de divers horizons, aux aspirations multiples. Je pars du principe qu’il faut toujours essayer de tirer le meilleur des situations que nous vivons.
Pour rester réalistes, nous ne sommes pas les seuls à revenir à la terre après avoir exercé divers métiers après nos études supérieures. De notre promotion d’ingénieurs, nous sommes déjà plusieurs a avoir franchi le pas ou à être en passe de le franchir. Il y a deux approches possibles à mes yeux : s’installer de suite après les études agricoles ou décaler cette installation en vivant sa vie entre les deux. De toutes façons, c’est l’appel à la terre qui sera le plus fort si vraiment on est fait pour ça. C’est un métier très dur, quoiqu’on en dise, mais c’est aussi le plus beau métier du monde. Je ne le dis pas par utopie. Il permet d’allier la nature au travail, à l’écologie, à la fonction nourricière et à l’aménagement du territoire.
Le schéma qui correspond le mieux à nos aspirations est celui qui se rapproche le plus de la nature et de l’homme.Comme l’ont fait certains de nos amis, dans d’autres régions, dans d’autres secteurs de production (le maraîchage, la vigne) nous avons fait le choix de l’agriculture biologique par opposition à la chimie de synthèse et par conviction vis à vis du respect de la nature.
Comme certaines de nos connaissances, dans des situations où il est démontré que cela fonctionne, nous avons choisi de transformer nos céréales de manière artisanale, en farine, en pâtes, en huile et de les vendre sur notre exploitation et dans les circuits courts (marchés de producteurs comme celui de Montbrun Lauragais, paniers paysans, …) pour nous rapprocher le plus possible du consommateur, dans le but de valoriser au mieux notre métier tout en favorisant la proximité avec les clients.

Pourquoi à Montbrun Lauragais ?
Comme je l’ai dit, je suis originaire d’Issus et mon père possède des terres à Montbrun depuis la fin des années 1970. J’ai grandi sur ce territoire et j’ai souvent passé mes vacances sur un tracteur à parcourir et cultiver ces parcelles. J’y suis donc très attaché. La preuve, j’y reviens après mon modeste périple.
Le Lauragais est une très belle région qui offre de très beaux paysages de coteaux et de boisMontbrun est situé dans une zone agricole, à proximité de Toulouse et de son agglomération. C’est une situation idéale pour notre projet car elle offre une ouverture vers le grand public tout en gardant sa vocation rurale.

Votre projet est dans l’esprit du travail de la mairie avec la production de farine au moulin, la boulangerie et le marché de producteurs de Montbrun Lauragais. Y aura-t-il un lien entre ces actions et votre projet ?
Bien évidemment !!!!!
C’est même là un point central de notre projet : Une de nos motivations est de créer un ancrage territorial au dynamisme communal. Je m’explique : aujourd’hui il est possible de faire de la farine et du pain grâce au moulin de Montbrun et au formidable élan associatif qui a permis de le remettre en état de marche.
Demain, les matières premières biologiques seront issues des terres Montbrunoises grâce à notre projet !!!
C’est une formidable possibilité qui sera offerte pour une promotion réciproque et mutuelle.
Nous participerons bien sûr au marché des producteurs en proposant une palette de nos produits : céréales, farines, pâtes, pain cuit au four à bois, …
Nous envisageons également de développer un accueil pédagogique pour sensibiliser les plus jeunes (et les moins jeunes aussi) à notre démarche.
Notre rêve serait de pouvoir fournir aux cantines des communes du canton les pâtes et le pain Bio issus des céréales cultivées sur leur territoire, pour que nos enfants prennent conscience de l’importance de connaître l’origine de ce qui se trouve dans leur assiette et pour que ce soit bon pour eux.

Notre vraie demeure est le maintenant. Vivre dans l’instant présent est un miracle. Le miracle n’est pas de marcher sur l’eau. Le miracle est de marcher sur la terre verte, en ce moment, d’apprécier la paix et la beauté qui nous entourent maintenant. 

Thich Nhat Hanh